En 1265, Heppeneert, aux Pays-Bas, est devenu connu sous le nom du Village des Dames en raison de l'arrivée des Béguines, une Confrérie de femmes laïques qui menaient une vie religieuse et voyageaient librement où elles le souhaitaient. De nombreuses femmes furent attirées par ce mouvement. En raison de leurs enseignements anti-autoritaires, le Pape ne tarde pas à les persécuter.
Les Béguines étaient une Confrérie féminine intensément mystique dont les membres voyageaient librement où elles le souhaitaient. Elles enseignaient la philosophie de l'Esprit Libre qui ne répondait à aucune hiérarchie, chaque femme étant capable, grâce à la communion avec la Puissance angélique féminine Agapè, de devenir elle-même Dieu.
Les femmes étaient attirées bon gré mal gré par cet Ordre laïque. Certaines idées de l'Ordre étaient déjà répandues parmi les mystiques masculins à qui l'on permettait de telles pratiques. Mais seules les béguines ont influencé un large éventail de femmes, et cette popularité n'a pas manqué d'attirer l'attention désagréable du Vatican et des inquisiteurs français.
La plus célèbre des Sœurs Béguines était Marguerite Porete, qui écrivit un traité populaire intitulé « Le Miroir des Âmes Simples » (vers 1290), qui donnait des instructions sur les sept étapes d'un voyage mystique, assisté par la présence féminine Agapè (qui fait pendant à la Shekhinah Divine du Judaïsme), et se terminant par l'apparition de la Divinité en soi.
Agapè se déclare Dieu, et l'Âme en quête (Pneuma), en devenant une avec Agapè, devient également Dieu. Tous sont unis au point d'origine de tout, et ne sont plus capables de faire le mal. De l'Âme en quête, Sœur Marguerite enseignait : « Elle est dissoute par anéantissement dans cette existence antérieure où Agapè l'a accueillie ».
Certains l'ont appelé le plus grand traité religieux jamais écrit en ancien français, ainsi que le document principal de l'hérésie du Libre-Esprit.
Le pape organisa un procès de l'Inquisition qui mit fin à la carrière de Sœur Marguerite en 1310 en la brûlant sur le bûcher. On dit qu'elle a affronté les tortures et la mort avec calme, sans jamais se plier à la volonté des hommes dressés contre elle. Pendant qu'elle brûlait, la foule rassemblée pleurait par amour pour elle.
Jessica Amanda Salmonson
Peinture de Robert Campin
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
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