Il est surprenant de constater combien de femmes brillantes et par ailleurs spontanées ont du mal à s’exprimer dans les situations qui comptent le plus pour elles. La voix semble être un outil naturel, mais beaucoup de femmes n’ont jamais appris à utiliser les mots pour communiquer ou se défendre dans des circonstances pénibles ou embarrassantes.
La plupart d’entre elles n’ont pas acquis de bonnes capacités de communication ; les ragots, la critique et la défensive étaient bien trop fréquents durant leur enfance. Et puis les filles sont censées être douces et féminines...
Répétez ces 3 phrases dans votre tête :
« N’ouvre pas la bouche à moins qu’on ne t’adresse la parole. »
« Sois sage, qu’on ne t’entende pas. »
« Ne dis rien de désagréable. »
Notez vos sensations durant cet exercice. Les règles apprises dans l’enfance ne réussissent qu’à faire taire l’authenticité et la spontanéité de la plupart des gens. Une fois arrivés à l’âge adulte, ils n’ont aucune idée de ce qu’ils ressentent et savent encore moins comment l’exprimer aux autres !
La communication authentique n’obéit pas à des règles du type « Je dois être gentille afin de ne pas blesser les sentiments des autres ». Essayons d’examiner cette idée de modération forcée. Pourquoi devriez-vous être gentille pour ne pas blesser les autres ? Avec un peu d’honnêteté, vous découvrirez sans doute que c’est parce vous êtes mal à l’aise face à la déception, la vexation ou la colère d’autrui. Vous êtes gentille non parce que c’est en accord avec vos valeurs, mais parce que vous voulez éviter les réactions de vos interlocuteurs.
Plus l’expression de soi est authentique, plus l’Amour, la Présence et la Bienveillance naissent spontanément. Il est inutile d’essayer d’être bienveillante avec autrui ; on devient bienveillant parce qu’on y est enclin par nature. Il ne s’agit pas de vouloir être comme ci ou comme ça. Il s’agit d’être honnête. Cette Honnêteté, qui est un acte de Bienveillance en soi, rejaillit ensuite sur les autres.
Continuez à explorer ce que vous avez envie d’exprimer. En abandonnant les règles précédés des expressions « il faut », « tu dois » et « tu devrais » , on cesse d’essayer de faire de son mieux pour faire de son mieux, tout simplement.
S’exprimer sans détours peut parfois donner une impression d’embarras, de peur ou de honte. Au lieu d’économiser de l’énergie, on a l’impression d’en perdre ! C’est la résistance du système des certitudes initiales. Ne vous attendez pas à éprouver de la satisfaction la première fois que vous ouvrirez la bouche. Donnez-vous le temps d’identifier et d’évacuer les émotions qui vous envahissent. Interrogez-vous sans vous juger : ai-je réussi à ouvrir mon cœur ? Qu’est-ce que je ressens à présent ? Ai-je dit exactement ce que je voulais dire ?
En refoulant ses émotions pour contenter ou apaiser autrui, on finit souvent par avoir du ressentiment. On s’en veut de ne pas verbaliser ses sentiments et on en veut aux autres de ne pas les comprendre – en oubliant qu’on ne leur en a jamais parlé ! Dans les entreprises aussi bien que dans les familles, cela suscite de la méfiance, des commérages, de la peur et ce qu’on appelle couramment des « drames ». Et quand ce ressentiment s’intensifie, on finit par exploser. À ce moment-là, il n’est plus possible de parler avec Amour : c’est la rage et la souffrance qui dominent. Et bien entendu, on ne comprend pas qu’on porte aussi la responsabilité de cette situation, du fait de n’avoir pas communiqué son ressenti auparavant. Les relations deviennent alors creuses et insatisfaisantes, et la confiance diminue de plus en plus.
Heatherash Amara « La Voie de la Déesse Guerrière »
Illustration : Artiste inconnu(e)
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
www.honorerlefemininsacre.com
